
En ce mois où l’on fête les amoureux, une citation tout à fait romantique de Bob Dylan :
There’s beauty in the silver, singing river
There’s beauty in the sunrise in the sky
But none of these, and nothing else
Can touch the beauty that I remember
In my true love’s eyes
Détail : l’emploi de « remember » , se souvenir et non voir. Les souvenirs seraient-ils plus beaux que le présent ?
Un autre extrait, qui n’a rien à voir. Il s’agit cette fois du poète Rutebeuf et de notre belle langue ancienne. Le roi qui accueille le poète lui fait bonne chère, littéralement « bon visage » c’est-à-dire « bon accueil ». Peu à peu, l’idée de bon accueil signifiait aussi bon repas et avec peut-être une confusion « chère/chair », l’expression signifie maintenant bien manger.
Et il m’enquist : « comment vous noume
La gent de vostre conissance ?
– Sire, sachiez bien sans doutance
Que hom m’apele Rutebeuf
Qui est dit de rude et de buef
Rutebeuf, biaux très doulz amis,
Puisque Dieux saians vos a mis
Moult suis liez de vostre venue
Je traduis pour plus de commodité :
Comment vous nomment les gens qui vous connaissent ?
Sire, sachez sans en douter que les hommes m’appellent Rutebeuf qui vient de rude et de boeuf.
Eh bien mon ami, puisque Dieu vous a amené jusqu’ici, je suis très heureux de votre venue.
Passons du visage avenant au sourire avec cette citation d’ Octavio Paz :
Dès que l’on comprend qu’on ne détient pas la vérité absolue et que toutes les vérités, en particulier politiques, sont relatives, on s’ouvre à l’ironie et à la pitié envers les autres et envers soi-même.
C’est ce qui manque à notre siècle, une résurrection de la pitié. Ce qu’il y a de si beau dans le boudhisme, c’est qu’il montre des sages qui sourient toujours. Et leur sourire exprime l’ironie et la pitié (…). Il faut introduire en politique le sourire des sages boudhistes.
Quoi de plus mystérieux qu’un sourire et son interprétation ? Ray Bradbury écrit :
He wore his happiness like a mask
De toutes façons, il ne faut bien sûr pas confondre sourire et bonheur. J’en profite pour rendre hommage à un chef d’établissement, martyrisé par une maladie incurable qui l’obligeait parfois à s’arrêter au coin d’un couloir pour reprendre souffle. Puis il repartait, ouvrait la porte d’un bureau et saluait chacun en souriant. « Vous comprenez, me disait-il, je leur dois mon sourire, je ne dois pas leur faire supporter ma souffrance ».
Reste le sourire du Cheshire cat de Lewis Carol, qui est la dernière chose qui subsiste, flottant dans l’air, quand tout a disparu ?
Pour la Chandeleur, dégustez une crêpe « Suzette » : une crêpe arrosée d’un jus de citron et saupoudrée de sucre.
Et enfin un article sur la conjugaison