
Judith est une jeune femme juive, veuve, d’une grande beauté. La Bible regorge de belles femmes décidément. Elle vit à Bétulie, cité assiégée par le cruel général Holopherne, connu pour ne laisser aucun survivant derrière lui, quel que soit l‘âge ou le sexe.
Dans la cité, les vivres viennent à manquer, l’eau surtout et il faut vraiment prendre une décision rapide. Judith sollicite un délai de quelques jours et demande à ce qu’on la laisse sortir avec sa servante.
Elle se rend dans le camp ennemi et demande à être conduite auprès d’Holopherne. Le général, impressionné par sa beauté et la noblesse de son maintien, accepte la marché qu’elle lui propose : elle lui indiquera le moment propice pour entrer dans la ville en lui donnant chaque jour des nouvelles des assiégés. En échange, il lui laissera la vie sauve.
Il semble évident qu’elle ne peut se rendre armée auprès du général et qu’elle aura besoin de plusieurs jours pour gagner sa confiance. On peut imaginer que peu à peu, elle se laisse prendre elle aussi au jeu de la séduction et tombe amoureuse : son sacrifice n’en sera que plus impressionnant.
Un soir, alors qu’elle a réussi à l’enivrer avec des mets salés et du vin vieux, il s’endort en toute confiance dans ses bras. Elle le décapite alors avec son épée, avec l’aide de sa servante, qui entre nous n’a pas manqué de courage non plus. Il ne lui reste plus qu’à traverser à nouveau les lignes ennemies en portant la tête dans un sac et la montrer aux habitants qui reprennent courage et partent à l’assaut des soldats d’Holpherne désorientés par la perte de leur chef qui a perdu son chef (sa tête).
Moralité : ne laissez pas traîner votre épée au pied du lit.
Le thème de l’amour lié à la mort ou celui de la trop grande emprise des sens sur un homme, le thème de l’héroïne faible mais déterminée face à un homme particulièrement fort, ou encore le thème de la femme séductrice et castratrice ont inspiré nombre de peintres, en particulier à la Renaissance, et nombre d’écrivains et même de cinéastes.
On en trouve une liste conséquente à l’article Holopherne de l’encyclopédie wikipedia.
Vous trouverez également une analyse très intéressante du tableau du Caravage dans un article intitulé « de la décapitation comme véhicule baroque du désir« à l’adresse suivante: http://www.mediapart.fr/club/blog/marielle-billy/250309/de-la-decapitation-comme-vehicule-baroque-du-desir
Il est vrai que l’histoire de Salomé traite aussi de décapitation et de volupté.
Dans les jeux de cartes français, Judith est le nom de la dame de cœur.