Un peu de conjugaison maintenant. Si on pose la question « combien y a-t-il de temps à l’indicatif ? », il faut parfois une minute de réflexion pour répondre.
C’est pourtant facile, il y a huit temps mais ils vont par paires : chaque temps simple est relié à un temps composé. Il y a ainsi quatre temps simples et quatre temps composés. Les temps simples n’ont qu’un mot, les temps composés deux (un auxiliaire et un participe passé).
Il y a d’abord le présent. Je viens/ je suis là / il sort
Il est relié au passé composé : auxiliaire au présent + participe passé : je suis venu / il est sorti / nous avons mangé
Le futur est intéressant car en ancien français, on imagine que c’était d’abord un présent qui indiquait qu’on avait quelque chose à faire. Ainsi, si on devait manger, on disait « je manger ai ». C’est devenu « je mangerai » mais cela explique que la terminaison du futur soit en fait le verbe avoir, placé après l’infinitif. La langue a évolué bien sûr, gommant quelques sons dans les mots trop longs (nous mangerons et non nous mangeravons), faisant apparaître des irrégularités (j’irai et non j’allerai).
Le futur antérieur, son compagnon, est formé de l’auxiliaire au futur et du participe passé : j’aurai mangé.
Comme son nom l’indique, il désigne une action antérieure à celle du futur simple : au lieu de dire « je mangerai puis je partirai » on peut aussi dire « je partirai quand j’aurai mangé ».
Le couple suivant semble mal assorti puisque leurs noms s’opposent : l’imparfait et le plus-que-parfait. Mais ils s’entendent bien et comme précédemment, le plus-que-parfait marque une antériorité par rapport à l’imparfait sans avoir à utilser d’autres termes : chaque jour, je me promenais quand j’avais mangé.
Le passé simple est moins utilisé aujourd’hui, ainsi que son collègue le passé antérieur, qui marque évidemment l’antériorité là encore : Je me promenai quand j’eus mangé.
Pourtant, il signale que ces actions ne se sont pas répétées, il ne peut être remplacé par l’imparfait. Nous utilisons couramment le passé composé à sa place.
Un exemple tout bête permet de souligner la « valeur » de ces temps. Imaginez la scène suggérée par cette phrase: Il se douchait quand le téléphone sonna. La douche dure un petit moment et est interrompue ou troublée par la brusque sonnerie du téléphone.
Si l’on écrit « Il se doucha alors que le téléphone sonnait », on imagine quelqu’un qui entend le téléphone sonner longtemps et se dépêche de prendre une douche juste à cet instant. Bizzarre, non ? On ne peut même pas employer la même conjonction de subordination.
Ceci pour tenter de démontrer que grammaire et orthographe permettent de bien préciser ce qu’on veut dire, ce sont des outils et personne ne parvient à son objectif en se trompant d’outil, ce serait comme essayer de battre des blancs en neige avec une pioche !
Une dernière petite remarque : les verbes les plus courants sont vraisemblablement aussi les plus anciens comme faire, dire, savoir. Aujourd’hui nous ne créons presque que des verbes du premier groupe : zapper, rétrograder…
L’indicatif contient 10 temps. En effet, le conditionnel (présent et passé) est considéré aujourd’hui par les grammairiens non plus comme un mode mais comme un temps de l’indicatif (qui peut avoir des valeurs modales).
Eh bien… C’est étrange, car mon prof de physique m’a dit qu’il y a bien 16 temps à l’indicatif (il donne des conjugaisons en guise de punition)…
Merci pour ce billet intéressant !
Je serais curieuse de connaître ces 16 temps, il pourrait les nommer ? On peut bien sûr parler du futur proche comme d’un temps (exemple : je vais partir) mais en trouver 8 de plus …