Avril 2023


Mon âme est partagée en ce début de printemps entre l’éveil du jardin et l’espoir et même l’enthousiasme qu’il suscite à chaque fois et une actualité pregnante. Un des articles les plus lus de ce blog traite d’ailleurs d’un magnifique texte du roi poète Charles d’Orléans: Le temps a laissé son manteau – Charles d’Orléans

Etymologie de « enthousiasme »: inspiration par le divin, communication divine.

L’actualité est moins brillante. J’aimerais simplement ici donner mon avis personnel sur les violences. D’abord, ce qu’elles annoncent. On le sait bien, à mesure que la vie va devenir plus difficile: pénurie de matières premières, de biens de consommation courante ou pire encore d’élément vital comme l’eau, les violences vont surgir et s’accentuer. Le sentiment d’injustice va faire grandir les colères et la colère est aveugle et non constructive.

Je me place donc du côté de la non-violence. Ceci dit, je serais capable de violence, comme chacun de nous, si on touchait à ce que j’ai de plus cher, comme la vie de mes enfants ou, par extension, les conditions de leur survie. L’eau potable, bien commun par excellence, va manquer si nous n’y prenons pas garde. Les réserves accumulées pendant des siècles et préservées dans nos sous-sols sont actuellement pompées par quelques privilégiés pour faire pousser du fourrage pour les animaux. Il y a de quoi se mettre en colère.

Les foules étant ce qu’elles sont, il appartient aux dirigeants de ne pas laisser s’installer les conditions des révoltes et de favoriser le dialogue. Dans une démocratie, les élus sont au service du peuple et non d’intérêts privés et dans une république qui se dit égalitaire comme l’annonce la nation française dans sa devise, aucun homme ne doit jouir de privilèges. Il semble aujourd’hui que ce pacte est rompu. Nous sommes au coeur de nombreuses dénonciations stupéfaites de la part de toutes les autres démocraties attachées aux droits de l’homme.

Je fais une énorme différence entre les violences individuelles, même commises en groupe, et bien sûr condamnables, et les violences d’état, surtout si elles n’ont pas à répondre devant la justice. Il ne s’agit même pas d’un niveau de violence, il s’agit du droit à être violent lorsqu’on n’est pas menacé. Sur des journalistes ou sur des secouristes, par exemple, ou sur des personnes à terre, a fortiori des blessés sur des civières.

La préfète a accepté ce type de violences pour défendre un simple trou dans la terre, appartenant à des privés et dont l’exploitation n’a pas été autorisée par la Justice. Cela pose question. Que serait-il advenu s’il n’y avait pas eu de forces de police à Ste Soline, sauf les habituels observateurs ? Rien. Aucun blessé. Aucun dégât. Aucune voiture de police brûlée. Des gens auraient certes piétiné des prés mais aucun jeune, aucun citoyen, ne serait aujourd’hui en danger de mort. Qui en sort gagnant ? A qui profite le crime ? et surtout cela en valait-il la peine ?

Sinon, il y a les films à voir en ce moment:

  • Emily – de France O’Connor – un biopic sur Emily Brontë qui propose une base pour mieux comprendre cette écrivaine géniale. Je suis un peu restée sur ma faim et le rythme n’y est pas.
  • The Lost King – de Stephen Frears – inspiré par l’histoire vraie de Philippa Langley, à laquelle il est enfin rendu justice. Le parti pris naïf de l’apparition du roi m’a un peu agacée mais, même si ça paraît contradictoire, j’ai bien apprécié l’idée qu’on a besoin de tous les potentiels. En ce sens, le différent, le féminin dans un milieu masculin ou le profane dans un milieu scientifique par exemple, est porteur d’ouvertures vers des pistes jusque là inexplorées. Beaucoup d’autres questions intéressantes sont soulevées, comme le fait de ne pas réduire une personne à son seul aspect physique, celui de privilégier les nuances dans un portrait ou les motivations d’une recherche aussi passionnée. J’ai appris aussi que Richard III, le roi jusque là maudit, était à l’origine de la présomption d’innocence. Ce n’est pas rien, lorsqu’on monte sur le trône en 1483 et qu’on meurt à 32 ans. Soucieux d’étendre la justice à tous, le dernier des Plantagenets impose aussi la traduction en anglais des lois rédigées en latin. Un roi en avance sur son temps.

Cadeau pour les nouveaux abonnés : https://www.france.tv/france-2/un-dimanche-a-la-campagne/4707451-imaginer-l-amour-avec-juliette-armanet.html

Auteur : Annbourgogne

littéraire de goût, formation, loisirs, métier. retraitée passionnée mythes et légendes

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