
Un chapiteau russe provisoire accueille des spectacles innovants sur l’esplanade Sainte Marie à Chalon sur Saône à l’initiative de Mosaïques, association musicale fédérative et avec la participation du Conservatoire de musique.
L’opéra Oneguine intime a littéralement transporté le public. Très beaux costumes (on voudrait tous s’habiller ainsi, que la mode était belle à l’époque!), excellente interprétation des acteurs, superbes voix, musiciens proches des spectateurs, et même odeur d’encens à un moment clé : rien ne manquait pour vivre une soirée exceptionnelle.
Cett adaptation de l’oeuvre de Tchaikowski sur un livret de Pouchkine nous fait entrer de plain-pied dans une histoire d’amour complexe. Les chants russes sont présentés et traduits de manière à ce que des profanes comme moi comprennent autre chose que « Niet » et « Tatiana ». Le texte est surtout si bien présenté par les artistes qu’on suit parfaitement l’intrigue.
Le titre est très bien choisi car on retrouve la petite société de Pouchkine, cette jeunesse aristocrate qui se moque de tout mais qui réfléchit sur ses erreurs tragiques en prenant de l’âge. Drôle et profond à la fois, donc.
Bravo pour cette mise en scène qui réussit son pari: partager avec un public non averti. Ma voisine, personne ayant dépassé la cinquantaine, assez typique à mon avis de cette population chalonnaise d’origine ouvrière, franche et sympathique et à l’opposé du snobisme, m’a dit que jamais elle n’aurait pensé autrefois apprécier un jour l’opera mais là, elle l’a vécu intensément.