Pygmalion et Galatée


Pygmalion et Galatée
Pygmalion et Galatée

Qui n’a pas fait ce rêve d’une personne qui correspondrait en tout point à ses désirs ? Ovide relate la métamorphose de la statue Galatée. L’histoire se passe à Chypre…

  Pygmalion est un sculpteur de grand talent à la recherche de la perfection féminine. Il a longuement sculpté une statue tellement parfaite qu’il ne se lasse pas de l’admirer. Chacun a sa propre idée de la perfection, c‘est pourquoi il ne pouvait la trouver qu‘en la réalisant lui-même.

 Peu à peu il en tombe amoureux à la folie et lui donne même un nom: Galatée. (En réalité ce nom n’apparut qu’à la Renaissance) . Il l’habille chaque matin et lui offre des cadeaux.

Désormais chaque femme qu’il rencontre, aussi belle qu’elle soit, présente toujours un petit défaut à ses yeux et elle ne l‘attire plus. Voici donc un homme qui a réalisé le rêve secret de beaucoup d’entre nous: trouver la femme parfaite mais son amour n’est pas payé de retour et il ne rencontre que la froideur de la pierre.

Et voilà qu’il se désespère. Ne rions pas trop de cette folie: ne nous désespérons-nous pas aujourd’hui de ne pas ressembler aux perfections lumineuses des photographies retouchées des mannequins! Cette folie peut être meurtrière sur de jeunes esprits et conduit certaines adolescentes à l’anorexie.

Un soir, il se rend à une fête donnée en l’honneur d’Aphrodite (ou Vénus dans le texte d‘Ovide). Il espère toujours rencontrer là-bas sa femme idéale et il invoque Vénus en ce sens: pourrait-elle lui offrir une femme en tous points semblable à sa statue?

Lorsqu’il rentre chez lui ce soir-là, il court comme chaque soir embrasser sa statue et voilà qu’elle s’anime et répond à ses baisers. La déesse l’a exaucé mais ne dit-on pas qu’il faut craindre d’être exaucé? Pour une fois cependant la fin est heureuse et de leur union naquit Paphos qui donna son nom à une ville grecque (cette cité passe pour être la préférée d’Aphrodite).

On retrouve une statue animée en relation avec l’amour dans la nouvelle fantastique de Prosper Mérimée «la Vénus d’Ille»  1835

et dans le film «La nuit au Musée» 2007 – Film de Shawn Lévy avec Robin William

  Autres Pygmalions

 Certains professeurs ou parents pensent que l’enfant est une pâte à modeler et tentent de le faire entrer dans un moule. Heureusement, on cherche plutôt aujourd’hui à développer l’originalité et la personnalité de l’individu. La diversité est maintenant reconnue comme une source de richesse pour la société.

 En poussant à l’extrême cette folie, on se souvient des tristement célèbres Lebensborn, les maternités nazies où des enfants furent conçus dans le but d’obtenir une race aryenne pure.

 Plus récemment, certains eurent l‘idée d‘inséminer artificiellement des femmes sélectionnées pour leur beauté avec des semences de personnalités ayant reçu le prix Nobel.

 Enfin on pense que certaines sectes poursuivent des recherches sur le clonage ou sur la génétique dans l’espoir de produire (car il s’agit alors d’un produit) un être humain aux capacités exceptionnelles.

 On retrouve ce thème dans le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley où les bébés sont éduqués dès la naissance en fonction des besoins de la société: ouvriers ou chercheurs, soldats ou agriculteurs.

 Il y est fait allusion dans quelques images du film «Le Seigneur des Anneaux» où on voit une fabrication en série de soldats.

 Enfin la pièce de théâtre de George Bernard Shaw «Pygmalion» a inspiré une comédie musicale puis le film «My Fair Lady» (8 oscars!) de Georges CuKor – 1964- avec Audrey Hepburn.

 Laissons le mot de la fin à Victor Hugo: Une femme célèbre pour sa beauté mais aussi pour son manque de pertinence lui proposa de lui faire un enfant avec ces arguments: «il aurait votre intelligence et ma beauté». La réponse fut cinglante: «oui mais pensez à la catastrophe que ce serait s’il avait ma beauté et votre intelligence!».

2 réflexions sur « Pygmalion et Galatée »

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