A la suite d’une passionnante conférence de Cathy Agasini, lorraine d’origine et historienne de l’art de formation, je n’ai plus qu’une envie : me rendre à Nancy. Voici quelques idées qu’elle a développées avec un diaporama commenté prenant en exemple des éléments architecturaux dans cette belle ville ou des pièces rares (meubles, vases, céramiques) du Musée de l’école de Nancy. N’hésitez pas à vous rendre à ses conférences ou à suivre une visite commentée du vieux Nancy.
Faisant suite à une mode japonisante, la période de l’ Art Nouveau se termine vers 1910. Cette mode se caractérise par une glorification de la Nature et de son exubérance, de sa liberté, de la richesse de ses couleurs.
On abhorre les lignes droites, les éléments floraux ne servent pas seulement de décoration mais participent à l’armature, à la structure. Ferronnerie, verrières et sculptures font des maisons de véritables œuvres d’art, à la façade parfaitement lisible : les pièces principales ou secondaires, les escaliers, sont traités de telle manière qu’on devine aisément ce qui se trouve derrière le mur ou les fenêtres.
Polychromie et mélange de matériaux ajoutent à l’impression de richesse, qui n’est pas qu’une impression d’ailleurs car ces constructions ou ces objets s’adressent à des personnes financièrement très aisées. Ainsi, on mêle bois et bronze de manière très novatrice et on recense jusqu’à cinquante essences de bois différentes dans certains meubles en marqueterie.
Tout cela est souvent fédéré par un thème, un motif qui revient et qui souvent donne son nom à la maison. Une lecture symbolique se devine derrière les motifs et leur disposition. Enfin, on donne une unité aux meubles d’une même pièce, ce qui est tout à fait nouveau dans les habitations.
La maison de la famille Lumière à Lyon, aujourd’hui propriété de la ville et Musée Lumière du cinéma, en est un bel exemple. N’hésitez pas à la visiter.
L’art déco débute vers 1925 après une période de latence due à la première guerre mondiale et s’oppose délibérément à l’Art Nouveau. On aime les lignes droites, les formes géométriques et symétriques.

La Nature est présente mais stylisée, encadrée, maîtrisée.

On recherche la simplicité. Des mosaïques aux fonds dorés s’inscrivent dans des compartiments rectangulaires ou triangulaires, avec le souci de la symétrie.

Un goût pour l’architecture grecque se ressent par exemple dans l’ajout de pilastres cannelés.
Les objets ou les meubles sont moins chers et s’adressent aux classes moyennes, par le biais des séries, souvent diffusés dans les grands magasins. Il y a une volonté de démocratisation.
Des noms célèbres sont évoqués : Gallé, Emile André… Certains artistes évolueront avec leur temps et ne resteront pas cantonnés à l’art nouveau : c’est le cas de Louis Majorelle. Son fils Jacques, peintre, habitera Marrakech et on peut visiter avec bonheur les magnifiques jardins de sa villa et admirer le « bleu Majorelle ».
Une réflexion sur « Nancy et l’Art Nouveau »