
Je ne résiste pas à l’envie de livrer ici quelques réflexions et conseils (je suis incorrigible sur ce point).
Peut-on et doit-on tout maîtriser ? Certainement pas. Peut-on décider d’être heureux ? Dans une certaine mesure, oui, et l’émission de M6 invitant chacun à cultiver son bonheur (J’ai décidé d’être heureux) , à l’aide d’un coach pour les cas les plus graves, peut faire beaucoup de bien. On peut aussi relire les propos d’Alain sur le bonheur, ils ne sont pas dépassés.
Les questions à se poser concernent le présent et non le passé. Exit donc l’occasion ratée ou l’alternative qu’on n’a pas choisie. Le fameux : « et si j’avais…. » qui nous revient dans les moments plus ternes ou plus durs de la vie. Malheureusement, chasser la pensée nocive et elle revient comme un boomerang. Que faire alors ?
- S’intéresser au présent sans essayer de chasser ce qui nous préoccupe.
- Faire une activité manuelle qui requiert de l’attention.
- Voir le positif de ma vie actuelle : trouver un côté positif à ce qui nous semble négatif, se souvenir chaque soir d’un bon moment de sa journée…
- Se demander ce que l’on pourrait regretter à l’heure de sa mort, car il reste quelques années qui ne sont pas encore du passé et du passif. Souvent, d’après les accompagnateurs de personnes en fin de vie, les mourants regrettent de ne pas avoir assez accordé d’attention et de temps à leurs amis.
- Se demander ce qui nous rend heureux : sport, amitiés, lectures, musique, investissement caritatif, étude…et le faire.
- Enfin et surtout se tenir à une bonne hygiène de vie, c’est la base.
Voici un petit questionnaire utile pour avoir quelques pistes de réflexion:
- Hygiène de vie – Que puis-je améliorer ? Que faut-il garder ?
- Quels sont les bons moments de ma journée ? Comment les multiplier ?
- Quels sont les mauvais moments ? Comment les réduire ?
- Cherchons le positif dans la semaine, le mois, l’année : en avoir conscience.
- Qu’est-ce qui me pose problème ? Puis-je agir ou non ? Puis-je me faire aider ? Est-ce une activité ? Une pensée ? Un blocage ? Une addiction ?
- Qu’est-ce qui me ferait du bien et que je ne fais pas encore ? Comment le mettre en place ?
- Qu’est-ce qui me donne une bonne image de moi ? On ne parle pas de l’image que l’on donne aux autres, qui ne doit pas nous préoccuper outre mesure et dont, en fait, nous ne savons pas grand-chose.
- Qu’est-ce qui me donne une mauvaise image de moi ? Comment agir ?
- Dans quel projet ai-je envie de m’investir ?
- Quelles relations dois-je cultiver ?
- Est-ce que je souhaite faire quelque chose pour quelqu’un ? Qui ? Comment ?
- Quels compliments aimerais-je recevoir ? Est-ce que je peux initier la démarche en faisant moi-même un compliment à chaque personne de mon entourage ?
- Qu’est-ce que je souhaite pour moi dans 10 ans ? Comment le mettre en place depuis maintenant.
- Qu’est-ce qui est le plus important pour moi dans ma vie ? Est-ce la priorité de chacune de mes journées ?
Cette réflexion peut aussi déstabiliser : on ne change pas un équilibre, même précaire, sans risque. Attention aussi à la recherche de performance ! Le bonheur se travaille certes mais il n’y a pas obligation de résultats, on n’est pas un mauvais élève si l’on échoue. Il vaut mieux améliorer chaque jour par de petites touches que de se poser des challenges que l’on ne pourra pas réussir.
On peut même préférer d’accepter son lot sans rien changer, parce que ce n’est pas si mal finalement, et garder en tête que l’on fait partie des personnes qui ont un toit, de quoi manger chaque jour, qui ne sont pas en danger de mort …etc. Même si tout n’est pas rose, quels privilégiés nous sommes ! Prenons déjà conscience de cela.
Si il y a un « diktat » et un seul c’est de occuper de soi avant de s’occuper des autres. Ce n’est pas égoïste, bien au contraire, car vous vous apercevrez alors que le bonheur est contagieux. Si vous êtes bien dans votre peau, souriant, positif, votre entourage sera peu à peu contaminé par cette bonne humeur. Nous connaissons tous quelqu’un qui fait beaucoup pour les autres en se plaignant sans cesse du travail que cela lui donne.C’est totalement contre-productif, et pour elle et pour ceux qu’elle essaye d’aider.
S’occuper de vous-même, vous prendre en considération comme une personne importante, vous fera devenir meilleur. J’ai choisi l’autre matin un magnifique verre en cristal pour boire mon jus de fruit. Cela m’a fait plaisir de me considérer comme quelqu’un d’important, de me gâter un peu. Cela ne m’a rien coûté, n’a fait de mal à personne, alors pourquoi pas… Essayez cela ou autre chose et vous verrez que cela vous fera sourire.
Un exemple personnel simple : j’ai été en colère pendant des années contre quelqu’un avant de me rendre compte que cette colère gâchait mes journées. Peu à peu, car cela ne se décrète pas, j’ai compris, ressenti même que je me faisais inutilement du mal à moi-même. J’ai compris aussi ma part de responsabilité : peut-être aurais-je dû prendre d’autres décisions, comme celle de rompre avec cette personne si la situation ne me convenait pas, mais essayer de changer cette personne ou lui en vouloir parce qu’elle était ainsi était une erreur monumentale. Je me suis pardonné à moi-même aussi. La colère m’a quittée et j’ai immédiatement retrouvé une sorte de légèreté.
Ce qui m’amène à une dernière idée forte : ne jamais vouloir faire le bonheur de quelqu’un d’autre. Chacun est responsable de son propre bonheur. Laisser faire les choses, dire oui si l’on en a envie, mettre en place des conditions favorables, aider, toujours si l’on en a envie. Vous pouvez beaucoup pour le bonheur des autres à condition de ne pas vous charger de ce qui reste la responsabilité de chacun.
Poussé à l’extrême, vouloir le bonheur des autres malgré eux a donné Staline ou Pol Pot. Cf mon article Utopies et Dystopies.
Belle sagesse qui n’est pas sans faire penser à la philosophie Bouddhiste ( éveil de la pleine conscience ,,,) !
Oui, c’est vrai, les activités de pleine conscience sont une piste complémentaire pour se sentir bien.