100gr champignons de Paris, pelés et coupés en lamelles (au dernier moment)
100 gr fromage de chèvre émietté (ou parmesan)
origan
1/ Mélanger la farine et la polenta et faire un puits au milieu
2/ ajouter la levure et le lait tiède, le sel et poivre, les oeufs
3/ mélanger pendant 6 mn puis laisser reposer 30 mn
4/ rouler la pâte pour obtenir un disque (du diamètre de la poele)
5/ Chauffer l’huile dans une très grande poele et faire cuire 5mn de chaque côté
6/ étaler la pâte sur une plaque à four et disposer tous les ingrédients dessus dans l’ordre: aubergine, poivrons et champignons, fromage, origan, sel poivre.
7/ Passer au grill quelques mn en surveillant
C’est un peu long à faire et pas très présentable mais absolument délicieux et bien équilibré.
Photo prise dans le parc d’un petit manoir situé à Charentay, au pied du Mont Brouilly : l’Ancre Vive est une maison d’hôtes où l’on se fait choyer.Crédit photo Dominique Guillen.
Et si les valeurs fondatrices du monde de demain étaient en train de poindre ?
J’ai été émue par le documentaire Antartica, proposé par ARTE le 11 février. Quelle aventure humaine exceptionnelle ! Partager une telle émotion est un des moments rares et précieux d’une vie. Admirer la beauté du monde nous redonne notre humanité.
Je me demande si nous ne sommes pas partis sur une piste inefficace en tentant d’expliquer les causes du réchauffement climatique et d’informer inlassablement des gens qui refusent de savoir. Cela fait peur et ne donne pas envie d’agir, oui, même pour sauver la vie et le bonheur de nos enfants et égoïstement pour avoir une chance de mourir dans notre lit. Ce qui pourrait nous donner l’énergie nécessaire à une réaction salutaire serait peut-être la beauté du Monde et pour cela d’abord apprendre à la voir.
Ce qui me donne espoir depuis quelques mois sont les nouvelles demandes populaires qui apparaissent. En effet, une société se fonde sur des valeurs communes, tout changement radical passera donc nécessairement par l’émergence d’autres valeurs partagées. Les mouvements sociaux actuels mettent en priorité le temps libre comme un droit inaliénable, comme si on prenait subitement conscience du leurre du travail ou de l’argent.
L’idée n’est pourtant pas nouvelle, elle est latente mais limitée jusque-là à quelques groupuscules. Née à La Belle Epoque avec le « Refus de Parvenir » de certains anarchistes, elle s’est poursuivie en Mai 68 puis quelques années plus tard s’est illustrée par les retours vers le Larzac ou plus récemment par les ZAD.
Aujourd’hui, des étudiants prometteurs optent pour une vie sobre et responsable, tout simplement parce qu’ils sentent là une possibilité d’être plus heureux, plus alignés avec leurs convictions profondes. La vidéo des huit étudiants d’AgroParisTech a été vue plus de quatre millions de fois, soulignant le désir, pas toujours réalisé, de suivre leur exemple.
La société de consommation aurait-elle vécu ?
Nous n’en sommes malheureusement pas encore là. Les choix individuels sont encore fortement conditionnés par les publicités et les images véhiculées par les films et les media et le souci du collectif ne prime pas encore sur l’individuel. Nous continuons d’enlaidir considérablement la Planète, cette véritable œuvre d’art dans laquelle nous vivons comme des rustres. Aucun animal au monde ne choisit comme nous d’habiter au milieu de ses excréments et de ses déchets, de nager parmi les sacs plastiques ou de marcher sur des chemins bordés de papiers gras.
Marguerite Yourcenar fera dire à l’Empereur Hadrien : « Je me sentais responsable de la beauté du monde ». La défense de la Beauté pourrait-elle devenir une valeur collective prioritaire et être perçue comme un programme politique ? La présence de la Beauté pourrait-elle apporter une des conditions de la joie qui manque à nos sociétés dites « avancées » (avancées dans l’erreur peut-être !). Je me souviens du témoignage d’une femme qui avait décidé de mettre fin à ses jours lorsque, dans la rue qui menait au pont duquel elle avait l’intention de se jeter, elle entendit une sonate de Bach. Elle prit, le temps d’une pause, un plaisir sensoriel et intellectuel qui la réconcilia avec la vie, avec l’humanité peut-être, dans ce qui l’élève.
Politiques aussi sont les Grandes Transformations dont parle le penseur Joël Gayraud. Celle qui place le fonctionnel devant l’esthétique, l’utilitaire devant le non-quantifiable, celle qui laboure les chemins et abat les haies et celle, plus récente, qui nous sépare de la réalité tangible par l’utilisation de nouvelles technologies. Nous sommes en train de perdre l’essence même de la vie : les amitiés deviennent virtuelles et depuis la dernière pandémie nous développons une peur du contact de l’autre et d’expériences insuffisamment sécurisées et aseptisées. Les vidéos en 3D remplacent les promenades en forêt, promettent même de nous croire oiseau ou alpiniste de haut niveau depuis notre fauteuil. Poser comme autrefois sa main sur la rugosité d’un tronc d’arbre, frissonner dans le froid, sentir l’odeur des feuilles mortes, rire des cabrioles d’un animal, entendre ce que raconte le vent, admirer un vol de faucon, tout ceci ne rapporte rien, n’est pas monnayable. Nous avons juste oublié que c’est essentiel.
Je recommande vivement la lecture des articles du magazine Hors-série SOCIALTER intitulé Comment Nous Pourrions Vivre, dont je me suis en partie inspirée.