
Ce très beau texte d’Yves Dutheil, écrit pour son petit-fils, reprend très simplement ce qu’on peut souhaiter à sa descendance, sous la forme d’une longue métaphore filée : «si j’étais ton chemin».
Le début et la fin du texte se répondent :
Assis près du grand saule, au milieu du jardin
Comme à tes premiers jours, penché sur ton couffin
[…]
Et je m’endormirais à l’ombre du grand saule
Où je berçais sans fin le début de ta vie
Comme chacun de nous devant un bébé, l’auteur essaie d’imaginer ce que sera la vie de ce nouvel être.
J’essaie d’imaginer le cours de ton histoire
Les lignes de ta main
Le grand-père insiste sur la nécessaire humilité, sur le respect que l’on doit à un individu forcément autre que soi.
Je serais la poussière qui s’envole à tes pieds
Cependant, le bonheur (ou la capacité au bonheur) se transmet aussi et le chemin, alias l’ascendant, laisse emporter un peu de cette poussière aux souliers de l’enfant.
Un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers
Je t’aimerais au point de te lâcher la main
Cette très belle phrase résume bien le nécessaire effort d’accepter que son enfant n’ait un jour plus besoin de vous.
On veut l’aider, lui faciliter le chemin, mais il faut savoir lui laisser la liberté de choisir sa route et de se faire ses propres détours, ses propres expériences.
Je construirais des ponts, des tunnels, des ouvrages
J’ouvrirais des sentiers partout sur ton passage
Pour que tu puisses aussi t’écarter quelquefois
Des pistes balisées qu’on a tracé pour toi
On sait bien qu’il y aura des peines alors on tente de donner à l’enfant les moyens de les surmonter ou de les comprendre.
Je t’apprendrais les mots pour soigner les blessures
Les signes éparpillés le long de l’aventure
Pour te montrer le Nord quand tu te crois perdu
Et on sait que l’on est aussi celui qui est le lien entre les ancêtres disparus et lui, qu’on a charge de lui raconter leur histoire, qui est le début de la sienne.
Les silences attendris de ceux qui ne sont plus
Alors que lui est aussi un lien entre le passé et l’avenir, marqué symboliquement par une pierre sur le chemin : la pierre qu’on a apportée.
Et je déposerais quelque part une pierre
Pour te laisser t’asseoir, offrir une prière
A tous ceux dont l’histoire t’a mené jusque-là
Et pour ceux qui suivront la trace de tes pas
Bonjour, il neige sur Londres, c’ est tout blanc ! J’ ai 6 ans et je vous envoie une boule de neige, pof !!!
Ca me fait vraiment plaisir, merci. Tu as bien visé, je suis toute couverte de neige !
Bonsoir chère amie, j’ aime beaucoup Yves Duteil, Il me parle comme un frère, c’ est très étonnant . Je l’ écoute beaucoup en travaillant chez moi, L’ île de Toussaint, bien sûr, mais tant d’ autres , c’ est comme s’ il s’ exprimait pour moi . Je découvre mieux votre visage, vous avez l’ air sympathique, à l’ image de vos messages sur mon blog . A bientôt, dominique .
Merci, chère Dominique, de votre fidélité.