
Pour saluer l’automne et ses belles couleurs, voici une première pensée ou, comme on me reprochait sans cesse lorsque j’étais enfant, une promenade sur la lune.
- Depuis la lune, donc, je vois Jules César en train de se faire assassiner. Il retrouve au moment de mourir sa langue d’enfance, celle de sa nourrice, le grec, et non le latin, pour s’étonner de la présence de son fils adoptif parmi les assassins. Ce « Toi aussi mon fils » après lequel il abandonnera toute résistance et se couvrira seulement le visage de sa toge avant de s’écrouler, nous a émus, bien naturellement. J’aimerais cependant imaginer ce qui se passait à ce moment dans la tête de Brutus, qui a un nom si peu sympathique. Que voulaient les conjurés ? Peut-être avaient-ils peur de voir Jules, déjà César, prendre peu à peu tous les pouvoirs et se diriger vers une dictature ? Peut-être étaient-ils bien intentionnés, ces assassins ? De ces bonnes intentions dont l’enfer est pavé… Et Brutus, justement, avait peut-être été poussé à prendre part à cet assassinat, par solidarité, et il s’était effacé, avec ses sentiments personnels, devant le devoir. Ce dernier cri lui a-t-il déchiré le cœur ? L’a-t-il hanté ensuite ? Ou bien avions-nous affaire à un cynique, uniquement préoccupé de son avenir personnel en politique ? On nous a trop peu parlé de Brutus, il n’a pas fait l’Histoire, finalement, et le jeune Césarion non plus, assassiné lui aussi. Et l’Histoire s’est faite quand même, autrement…
- Pour changer de sujet, voici un film qui m’a donné à penser, aussi. Un film sur le peu de cas qu’on fait de la vie d’un homme, parfois. Un film sur deux destins de soldats, perdus dans le Caucase, et qui ne savent pas vraiment pourquoi ils se battent, pas plus que leurs ennemis. Un film où de manière inattendue, comme un petit bout d’arc-en-ciel, un petit peu d’humanité surgit, quand on ne l’attend plus. Le prisonnier du Caucase – de Serguei Bodrov.
- et puis une citation optimiste de Thalès (oui, celui du théorème) « Rien n’est plus rare qu’un tyran qui vieillit ». Malheureusement, je trouve qu’aujourd’hui, ils vieillissent pas mal.
- et quand même un article (ouh la paresseuse !) : Armstrong – Claude Nougaro