Saintes et leurs attributs

Tout le monde ne savait pas lire au moyen-âge et l’inscription du nom ne pouvait suffire pas à identifier le personnage. L’attribut qui permet de reconnaître les saintes dans l’iconographie chrétienne : vitraux, tableaux, statues…est souvent l’instrument du supplice.

C’est le cas de Sainte Catherine avec sa roue hérissée de pointes ou de Sainte Ursula avec sa double pique.

Sainte Catherine est également célèbre pour sa coiffe . Traditionnellement, le 25 novembre, jour de la Sainte-Catherine, les jeunes filles qui n’ont toujours pas de mari à 25 ans sont appelées catherinettes et coiffent un chapeau farfelu à dominante de vert et de jaune, fabriqué par leurs amies.

Il y a plusieurs saintes du nom de Catherine, la plus célèbre dont nous parlons est une philosophe égyptienne remarquable. Née vers 290, elle voit une nuit le Christ en rêve et décide de devenir sa fiancée mystique. En 307, elle tente de convertir l’empereur romain Maximien, de passage à Alexandrie, ce qui le met fort en colère. Pour la mettre à l’épreuve, il installe une sorte de grand jury composé de cinquante savants de l’époque mais elle réussit à tous les convertir. Maximien les fait alors tous exécuter et bizarrement demande la jeune fille en mariage. Le moins qu’on puisse dire et qu’il ne s’est pas montré très adroit ni très gentleman. Elle refuse et il imagine alors un supplice avec une roue dentée (c’est pourquoi elle est aussi la patronne des charrons) mais les dents s’envolent et vont aveugler les bourreaux tandis que la ou les roues se brisent sur son corps. Il la fait alors décapiter.

Ursula signifie « petite ourse ». C’est une princesse de Cornouailles du III ou IVème siècle qui refusa dit-on d’épouser Attila. Elle est criblée de flèches ainsi que ses onze suivantes, toutes célibataires. Cela donnera naissance après une faute de lecture à la légende des onze mille vierges, le M de martyres ayant été pris pour le M de mille. Le nom des îles vierges des Caraïbes vient de cette légende des onze mille vierges. Elle est entre autres la patronne de l’ordre des Ursulines, de la Sorbonne ainsi que de la ville de Cologne dont le blason s’orne de onze flammes.

Le choix de l’attribut est parfois plus vague, ainsi Sainte Barbara a comme beaucoup d’autres saints une palme. Il s’agit bien sûr de la palme du martyre. Toujours cette souffrance transcendée, au point parfois de côtoyer le masochisme. Question subsidiaire : est-ce que pour les personnels de l’Éducation Nationale, les palmes académiques ont quelque chose à voir avec la palme du martyre ? On pourrait facilement l’imaginer…

Sainte Barbe peut être représentée avec différents attributs : une tour à trois fenêtres ou la palme du martyre, parfois une couronne ou un livre.

Parfois, c’est le résultat du supplice et non l’instrument ainsi Procula et sa tête tranchée.

Mais je préfère les images plus positives comme l’agneau pour Sainte Agnès ou l’orgue pour la patronne des musiciens : Sainte Cécile qui entendit une musique céleste en allant au martyre, à Rome, dans les premiers temps du christianisme.

Agnos, signifie chaste et pur, dur programme donc pour Sainte Agnès née à Rome au IIIème siècle et martyrisée à l’âge de treize ans. Elle aussi refusa d’épouser un jeune homme qui tomba malade d’amour, par la suite il fut d »ailleurs mis à mort par un dragon : il n’avait vraiment pas choisi la bonne personne, le pauvre ! Le père du jeune homme, préfet, lui demanda alors de sacrifier aux dieux romains sous peine d’être conduite nue à travers la ville jusqu’à un lupanar où elle serait enfermée. Mais ses cheveux poussèrent le long du trajet et la recouvrirent entièrement. Arrivée au lupanar, un ange arriva dans une lumière éblouissante et ce lieu devint un lieu de prières. Je ne sais pas s’il y eut des plaintes de certains clients. Le préfet ordonna alors de la brûler vive mais le feu l’épargna et brûla ses bourreaux. Elle fut alors égorgée. Tout a une fin.