A voir absolument si vous êtes de passage à Londres : l’expo photo sur les animaux située à l’extérieur du Science Museum.
une lecture conseillée : Antechrista d’Amélie Nothomb. Un petit livre qui se lit très vite mais qui est formidablement efficace pour montrer la perversité à l’œuvre. Pour avoir côtoyé une perverse narcissique dans ma vie professionnelle, je peux certifier que c’est très bien observé.
une anecdote :
Un jour pendant l’Occupation, alors que Picasso vivait à Paris, la Gestapo a pénétré dans son atelier.
Ils ont vu son tableau « Guernica ».
L’un des hommes lui a demandé:
« C’est vous qui avez fait ça? »
Picasso leur a répondu:
« Non.
C’est VOUS. »
Et un premier article, pas très printanier, je l’avoue, suivi d’un deuxième, de type « feuilleton ».
Une petite citation amusante de Victor Hugo pour commencer ce mois printanier :
Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d’un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses .
Et cette autre, très belle, de Christian Robin (en remerciant au passage Batihouman dont je conseille le blog.)
« le bonheur, ce n’est pas une note séparée, c’est la joie que deux notes ont à rebondir l’une contre l’autre »
Et puis cette œuvre de Dali à la gloire de l’acte sexuel, puisque c’est le printemps et que les hormones se réveillent …La muraille est vaincue, la virginité est morte, très explicite mais tellement réussi.
Et puis une ravissante petite fable de Henri Gougaud :
La jarre fendue
Un pauvre homme, tous les matins, allait remplir à la rivière deux grosses jarres qu’il portait aux deux bouts d’un bâton de fer posé au travers de sa nuque. Celle de droite était parfaite, joufflue, luisante, fière d’elle. Celle de gauche était fêlée. Elle perdait son eau en chemin, et donc elle s’estimait mauvaise. Elle en souffrait. Elle avait honte, tellement honte qu’un beau jour elle osa dire, toute en pleurs :
– Pardonne-moi, pauvre porteur.
– Te pardonner ? répondit l’homme. Pourquoi donc ? Qu’as-tu fait de mal ?
– Allons, tu sais bien, chaque jour tu nous emplis d’eau à ras bord, tu t’échines, tu t’exténues à nous porter à la maison, et quand enfin nous arrivons, ma compagne a fait son devoir, elle a la conscience tranquille. Moi, non. Je sens qu’elle me méprise. J’aimerais être comme elle est, mais vois, je suis vide à moitié, et tu dois m’en vouloir beaucoup.
– On non, au contraire, dit l’homme. Regarde le bord du chemin, de ton côté. Qu’est-ce que tu vois ?
– Des fleurs partout. Elles sont superbes.
– L’eau que tu perds, jarre fendue, les arrose tous les matins. Tous les matins elles te bénissent, et moi je te bénis aussi, car chaque jour je peux offrir un beau bouquet à mon épouse. Tu fais la joie de ma maison. Regarde de l’autre côté. Ta compagne, certes, est parfaite, mais que vois-tu ?
– Cailloux, poussière.
– Chacun fait selon sa nature. Ne change rien, ma bonne amie. Et ne regrette pas tes failles. Vois comme elles nourrissent la vie.
Henri Gougaud, Le livre des chemins