
« Misery» est à mon avis le meilleur roman de Stephen King. Attention, une fois que vous l’avez lu, vous ne pouvez plus l’oublier.
Comme souvent dans les bons romans d’épouvante, l’histoire commence de manière tout à fait plausible. Ici, c’est par une banale sortie de route en hiver, en rase campagne.
Le conducteur est un romancier à succès qui vient, malheureusement pour lui, de faire mourir son héroïne dans son dernier roman. On sait qu’il arrive que des lecteurs écrivent des lettres parfois très violentes à leur écrivain favori pour se plaindre.
C’est justement une de ces fanatiques qui va le sauver et le recueillir chez elle, dans sa maison isolée. Elle est complètement perverse et il va être à sa merci. Or si « merci » signifiait « grâce ou pitié » autrefois, de grâce, elle n’en a guère et de pitié encore moins.
Elle le regardait avec cette déconcertante expression d’amour maternel et de tendresse
Elle va le forcer à réécrire un roman ressuscitant l’héroïne et, comme elle a une formation d’infirmière, la punition pour chaque manquement est tout simplement à chaque fois une petite amputation. Et il est terriblement facile de déplaire !
Le duel n’est pas si inégal qu’il y paraît entre l’homme cloué au lit et sa tortionnaire et la fin réserve bien des surprises.
Ses bras avaient retrouvé une bonne partie de leur force. Annie Wilkes aurait été étonnée de voir à quel point il était fort maintenant – et il espérait qu’en effet elle le serait un jour.
La machine à écrire joue un rôle prédominant du début à la fin : enjeu, atout, outil et une autre utilisation que je ne dévoilerai pas. Il fallait imaginer ce roman en abyme d’un roman où un objet particulièrement polysémique et symbolique est même appelé comme par son nom de famille.
Comme machine à écrire, la Royal était vraiment merdique mais en tant qu’appareil d’exercice pour la musculation, elle était parfaite.
Il fallait imaginer cet huis clos avec le trio infernal de l’auteur, de son lecteur et de la machine à écrire. Respect, Monsieur Stephen King !