
Bienvenue à mes nouveaux abonnés,
J’ai choisi cette photo en hommage à Samuel Paty, et à travers lui à tous ceux qui font leur travail avec droiture et courage, sans rien renier de leurs valeurs. La forme de cet arbre me fait penser à la liberté d’expression, qui plonge ses racines dans le respect de l’autre et s’élève grâce à l’ouverture d’esprit qui, rappelons-le, n’est pas une fracture du crâne. Et pourquoi pas choisir des voies moins communes et plus personnelles d’explorer l’espace ! Cet arbre l’a fait, comme un dessinateur qui n’écouterait pas les gens raisonnables, parce qu’ils sont mortifères à la fin. Vivre en s’amoindrissant, en refusant l’ouverture proposée par le rire, est-ce vraiment vivre ?
Je voudrais remercier aujourd’hui les artistes et ceux qui les aident à s’exprimer et à nous rejoindre, malgré tout. Il faut bien trouver des chemins. J’ai assisté en direct, via mon écran d’ordinateur bien sûr, à une représentation de danse inspirée de théâtre Nô intitulée Le Tambour de Soie, avec Kaori Ito et Yoshi Oida. Dans ce pas de deux entre un très vieil homme et une jeune femme, entre un être et la Vie, tous les sentiments s’entremêlent. La vie est belle mais elle danse désormais derrière lui et se moque de cet homme qui la désire encore alors que ses forces l’abandonnent. Elle le blesse cruellement mais parfois aussi le soutient puis lui échappe et refuse d’honorer ses promesses. Mais quand la fin de la chanson ne nous satisfait pas, on peut la changer et à la souffrance opposer la danse et la vie.
Dans le temps parfois étiré du confinement, je vous engage à lire Les Terrestres, une BD jubilatoire et profonde de Noël Mamère et Raphaelle Macaron.
J’écoute en ce moment des reprises d’anciennes chansons par Rosemary Stanley. Quelle est votre musique du moment ? Qu’est-ce qui vous emmène loin de votre kilomètre carré de confinement ?
Enfin, voici un petit extrait de la suite des Fantômes du Futur, juste pour vous.
Reprenant le sentier familier qui mène à l’Arche, où elle suit chaque lundi un cours de physique quantique, elle trouve que ce matin de mars chante la vie comme seul le début du printemps sait le faire. Un jour comme celui-ci, au XVème siècle, un homme, un prince, a écrit :
« Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderies… »
abolissant par ce petit message les centaines d’années qui le séparent d’elle. Elle envoie en pensée un signe amical à Charles d’Orléans, en songeant que le temps n’est qu’une illusion quand deux êtres partagent la même émotion.
Quand flamboient les vignobles de Bourgogne sous le soleil d’octobre, ce n’est pas mal non plus …