Harley Quinn, le personnage préféré d’Agatha Christie


 
 

arlequin dans la Comedia dell'arte
arlequin dans la Comedia dell'arte

 Le célèbre auteur signale dans son autobiographie qu’il est son personnage préféré mais il est pourtant peu célèbre. Elle lui a dédicacé un recueil de nouvelles dans lesquelles il  apparaît  «Le mystérieux Mr Quinn»  en notant « To Harley Quinn the invisible ». (citations tirées de « Le mystérieux Mr Quinn », collection Le masque).

Les nouvelles de ce recueil sont construites sur un jeu de miroirs: les allusions et les doubles sens sont autant de reflets parfois inversés.
Le thème du jeu, de la comédie, de la mise en scène, est largement représenté. L’entrée du personnage est théâtrale:
on entendit soudain trois grands coups frappés à la porte d’entrée.  
 La fiction rappelle la réalité, d’ailleurs elle-même fictive, dans un jeu de miroirs. On trouve ainsi un drame réel, mais le terme «drame» garde également son sens de drame théâtral. Le jeu du hasard qui n‘en est pas un est souvent utilisé en littérature: Il est particulièrement utile au théâtre et Harley Quinn n’apparaît jamais par hasard. Le Dr Quinn est bon, il n’est pas effrayant et plutôt que de trouver les coupables, il permet surtout d’innocenter des suspects. 
En fait, il parle peu, reste dans l’ombre, c’est à peine s’il existe. Il pourrait être uniquement dans la tête de son ami Satterthwaite. Sa présence et la manière dont il oriente la conversation un peu à la manière de Socrate font qu’indirectement les autres personnes trouvent elles-mêmes la vérité et par là le bonheur pour les amoureux car Harley Quinn est un protecteur des amoureux.

Il a le pouvoir presque surnaturel de vous éclairer sur ce que vous avez vu ou entendu.

L’idée de maïeutique est assez typique des romans d’Agatha Christie, on la retrouve avec Miss Marple.

Il est difficile de classer ce personnage protéiforme: annoncé d’abord comme un automobiliste, il entre et le parallèle avec Arlequin est immédiatement posé:

Par un curieux effet d’optique, dû aux vitraux multicolores placés au-dessus de la porte, il sembla qu’il était vêtu de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel

 et plus loin:

comme il s’asseyait, un jeu de lumière se produisit qui mettant une ombre soudaine sur sa figure, lui donna l‘étrange apparence d’un masque.

On s‘aperçoit alors qu‘il est l’ami d’un ami puis il agit comme un acteur et enfin un metteur en scène:

il donnait aux acteurs leurs répliques.

Ces multiples facettes ne sont pas successives mais co-existent comme les losanges de l’habit d’Arlequin.

D’autres personnages mystérieux émaillent l’œuvre d’Agatha Christie: le sinistre Mr Brown par exemple ou encore UK, le «Mr Unknown» des 10 petits nègres. Dans ce cas, l’apparence du mal est un déséquilibre mental qui pousse le personnage à agir comme un bras armé divin pour une sorte de justice immanente.

Qui n’a pas rêvé d’une justice d’outre-tombe qui ferait payer à chacun son dû et redonnerait espoir et dignité aux victimes d‘une justice humaine faillible?

 

 

 

 

 

 

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