Février 2023


Lac des Prés Saint-Jean – Chalon sur Saône

J’aimerais partager avec vous un instant, qui a eu lieu quelques minutes après que cette photo a été prise, en décembre.

D’abord le décor: le vent qui souffle des rides sur l’eau, les nuages qui se mirent à la surface, l’herbe verte et drue, les arbres bienveillants, rassurants. Une température douce, sans doute trop pour l’hiver, mais dont la clémence engage à sortir et à marcher devant soi dans une sorte de douce euphorie.

Puis les personnages: deux chiens, un très jeune, plein de ce désir d’enfant de s’amuser encore et encore et l’autre déjà plus tranquille mais qui se prête au jeu. Et puis les cygnes, assez nombreux mais pour le moment dispersés.

L’action: Le jeune chien se précipite dans l’eau et éclabousse joyeusement tout autour de lui. Il a vu un des volatiles, on ne sait pas s’il y prête attention, s’il envisage de s’approcher, mais c’est possible. L’instinct n’est jamais loin. Alors tous les cygnes présents, les cygnes aux mouvements invisibles, glissent sur l’eau jusqu’à se mettre juste assez loin du rivage pour que le chien n’ait plus pied (ou pattes, comme vous voulez) et en un arc de cercle parfait autour de lui. L’avertissement est clair, du type:  » Un pour tous, tous pour un ». « Bon, dis le jeune chien, finalement, je vais plutôt aller jouer un peu plus loin, sur la terre ferme. »

Mes lectures du mois:

  • Le dernier Gounelle, intitulé Le Réveil, ne laissera personne indifférent.
  • La Diagonale des Reines, de Werber. Un jeu philosophique intéressant.
  • Blackwater, de Michaël McDowell. Tellement bien écrit, fantastique juste ce qu’il faut et délicieusement féministe. J’ai beaucoup aimé le premier volume, ensuite, disons que c’est une lecture facile et on continue mais on se lasse vraiment de cette famille de gentils riches qui savent comment gagner de l’argent et qui traitent si bien leurs employés et leurs domestiques bien que ceux-ci soient corvéables à merci, de générations en générations. Et puis les études, la culture, ce n’est pas si important. Je suis peut-être passée à côté d’un deuxième ou troisième degré…

Mes films du mois:

  • Avatar en 3D (sinon rien). Une bonne soirée.
  • The Banshees of Inisherin. Il ne plaira pas à tout le monde mais je suis complètement rentrée dans l’atmosphère, dans cette terrible histoire d’amitié blessée, atteinte jusque dans sa chair. Il faut dire qu’il est superbement joué, en particulier le rôle du jeune idiot du village, tellement émouvant, tellement digne finalement. Un dialogue de sourds, chacun restant sur sa logique et la pâte des hommes se muant en cruauté pure. Incompréhensible, comme les guerres, comme une guerre civile plus particulièrement. Avec l’alliée de tous les conflits: la bêtise, surtout quand elle détient un petit pouvoir de maintien de l’ordre.
  • Godland. Un chemin de croix, dégoulinant de pluie d’un bout à l’autre. Malgré des paysages islandais sublimes et une très belle musique de générique, on reste sur sa faim.
  • Divertimento: deux heures de pur bonheur ! On en redemande. A voir et écouter absolument. Je veux la BO.
  • La Montagne: Des paysages sublimes malgré une musique peu en accord, un jeu très fin des acteurs, une idée originale : la Montagne qui tombe amoureuse d’un homme et l’invite à lui faire l’amour. Un rythme propice à la méditation. Pour amateurs du genre.
  • La Grande Magie: C’est d’abord un film musical et original comme je les aime. C’est aussi une profonde réflexion sur la vie, la mort, la liberté, l’emprise qu’on a sur les autres, l’image qu’on donne de soi … Nous sommes tous les magiciens de nos propres vies. La boîte, le cercueil peuvent être des images de prison ou d’enfermement ou au contraire d’extrême liberté. On peut s’enfuir par le double fond d’un cercueil et on peut tout imaginer du contenu d’une boîte, à condition de ne pas l’ouvrir. La vie imaginaire peut s’avérer beaucoup plus réconfortante que la vie réelle mais on peut aussi choisir de vivre intensément un instant, au point d’en mourir. On s’amuse avec les thèmes de la crédulité, de la foi, de l’envie ou du besoin maladif de croire … Par exemple, l’argent qui nous permet d’acheter notre confort circule sous la forme d’images : la valeur des billets n’existe que parce que nous en sommes tous persuadés. Bref, on pourrait en parler pendant des heures.
  • Les Choses Simples: Moins simpliste que l’annonce de son titre, ce beau film sur l’amitié mérite d’être vu. On peut se laisser aller à un bon moment de rire et d’émotion. J’ai apprécié particulièrement l’originalité des toutes premières images.
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Auteur : Annbourgogne

littéraire de goût, formation, loisirs, métier. retraitée passionnée mythes et légendes

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