
Des Mayas à Jean de Jérusalem en passant par Nostradamus, petites prophéties individuelles ou annonces des temps à venir pour l’humanité, les prophéties relient les temps anciens et le futur et semblent soulever un coin du voile mystérieux de la vie.
Elles suscitent souvent l’intérêt, avec des sentiments mêlés de crainte ou de moquerie, de déni ou de superstition. Datées ou plus évasives, les prophéties révèlent surtout nos craintes et nos souhaits.
Un peu d’Étymologie
Le terme «apocalypse» est apparu au XIIème siècle, il vient du latin chrétien apocalypsis qui l’a emprunté au grec a ποκάλυψις. Le terme grec est une traduction d’un mot hébreu qui signifie «révélation» (mot à mot « enlèvement du voile »). Le sens de «fin du monde» n’est apparu qu’au XXème siècle.
«Prophète» vient également du grec via le latin ecclésiastique. Le préfixe «Pro» signifie « à l’avance » et «phème» « je parle ». Le prophète est donc celui qui parle à l’avance du futur.
Le mot Horoscope n’apparaît qu’au XIV siècle, en suivant la voie habituelle (grec puis latin). Il est formé de horo (heure) et scope (scopein: « qui examine »). On examine l’heure de la naissance.
«Eschatologie» apparu en 1864 est formé directement sur le grec eschatos (dernier) et logos (discours) et signifie discours ayant trait à la fin du monde.
On trouve le mot Chiromancie dès 1327. Il vient du grec Kheir qui signifie main.
« Mille ans auront passé et Jérusalem ne sera plus la ville des croisés du Christ »[…] Je vois la terre immense. Des continents qu’Hérodote ne nommait que dans ses rêves se seront ajoutés.»
«chacun saura ce qui est en tous les lieux de la terreOn verra l’enfant dont les os percent la peau[..]Mais l’homme qui verra détournera la têteCar il ne se souciera que de lui»
Nostradamus
Les prophéties de Michel de Nostre-Dame dit Nostradamus sont plus de 300. Elle sont écrites sous forme de vers. On peut y faire son marché, c’est-à-dire interpréter ce qu’on veut à partir des vers sibyllins. Ainsi certains voient dans l’expression «on passera à Memphis» une allusion à Barak Obama. Ce dernier n’a rien à voir personnellement avec Memphis sauf que son père est noir et que cette ville est célèbre pour la lutte contre les préjugés raciaux pour être le lieu où Martin Luther King a été assassiné.
On ne peut nier cependant qu’il y ait parfois des rapprochements surprenants comme la mort du roi annoncée dans l’Epître à Henri II. Mais il est possible que cette épître ait été écrite après coup et aurait ainsi été un bon coup médiatique de l’époque.
On se souvient de la sombre prophétie de Jacques de Molay sur le bûcher, à l‘encontre du pape Clément et de Philippe le Bel et de ses descendants. La prophétie des templiers s’est certes réalisée mais à l’époque, être roi ou prince héritier n’était pas sans risques.
L’Apocalypse selon Saint-Jean
On retrouve le cavalier blanc : la mort, dans le roman « le cheval pâle » d’Agatha Christie. Dans le western de 1985 « Pale rider », le personnage principal apparait dans le cadre de la fenêtre monté sur un cheval blanc au moment même où une jeune fille est en train de lire le passage relatif au quatrième cavalier de l’Apocalypse, monté sur son cheval pâle. On attribue ce texte à l’évangéliste depuis le deuxième siècle après Jésus-Christ. La fin du monde est annoncée par sept trompettes successives. Le chiffre sept souvent utilisé sous-tend toute la structure de ce livre saint. Le texte fait évidemment l’objet de nombreuses interprétations différentes.
Macbeth aurait-il commis ses horribles meurtres s’il n’avait rencontré les trois sorcières? Le premier meurtre pour que la prophétie s’accomplisse (les sorcière l’ont appelé « futur roi ») et le deuxième sur la personne de son complice pour que la fin de la prophétie ne s’accomplisse pas (on a promis à ce dernier une descendance de roi).
On ne se souvient que des prédictions qui se sont étonnamment réalisées, pas des autres. Enfin, on verra dans les lignes ce qu’on veut bien y trouver. C’est-ce qui fait la force de cette entreprise qui au demeurant peut aider moralement des personnes en questionnement
Les Mayas
On a beaucoup parlé de la prophétie des mayas parce qu’elle situerait l’apocalypse en 2012, très précisément le 21 décembre. La précision même de la date porte à sourire. De plus, les traductions approximatives peuvent contribuer à trouver dans ces vieux textes ce qu’on souhaite voir.
Si on peut parfois penser que l’humanité court à sa perte en privilégiant le court terme sur le long terme, principalement dans le domaine écologique, une fin du monde en quelques minutes est peu crédible.
Le 21 décembre 2012 étant passé et les médias ayant besoin d’une nouvelle fin du monde, à défaut de monstre du Loch Ness qui ne fait plus recette, voici qu’on déterre les prophéties de Saint Malachie. Il semble que le pauvre Malachie, avec son nom à coucher dehors, n’ait jamais écrit ces prophéties. Son contemporain et ami Bernard de Clairvaux n’en a jamais parlé dans la biographie qu’il écrivit. Il est vrai que pour plus de sûreté et moins de casse-tête, il est encore plus facile d’écrire des prophéties a posteriori, comme ça on tombe étonnamment juste. Pour l’avenir, il suffit de faire comme les astrologues des magazines, quelques phrases sibyllines s’appliquant à de nombreuses situations font l’affaire. Le peuple veut croire, peu importe que cela soit vraisemblable ou pas. Et comme une pendule arrêtée a raison deux fois par jour, n’importe quelles phrase sera vraie un jour ou l’autre.
Pour terminer, je propose donc un jeu : imaginez vous-même des phrases de ce genre. Je me lance :
En des temps de grande chaleur, un brasier gigantesque s’élèvera et peu après un grand peuple se choisira un nouveau chef.
Une année ou l’autre, sur un continent, on annoncera une canicule et des feux de forêt s’ensuivent malheureusement. Quelques semaines ou mois plus tard, il y aura des élections quelque part sur terre, comme il y en a régulièrement. Évidemment, il faudrait le traduire en latin ou en grec, et dire l’avoir retrouvé dans un étrange grimoire au fond d’un grenier.
Bonne(s) fin(s) du monde à vous tous !
Bibliographie